Recherche design

- la réponse à une demande de l’entreprise Schroll ; exercice face à un cahier des charges précis à suivre ci-dessous dans l’onglet : Dessine-moi un conteneur.
- une recherche libre développée au travers d’hypothèses et d’expérimentations à voir ci-dessous dans la Saison 02 et la Saison 03.
Designer, j’aime poser la question fondamentale de William Morris, « Comment vivons-nous ?… » , cette question soulève immédiatement une autre réflexion : « comment nous pourrions vivre ». En s’interrogeant sur les déchets, une autre question très prosaïque se pose à nous : Dans quel monde vivons-nous ?
La discipline du design se fonde sur un raisonnement anthropo-centré améliorant le confort de notre quotidien, augmentant nos capacités d’agir par des objets ou des outils.
Nous sommes donc entourés d’artefacts pensés et réalisés par et pour l’homme avec trop peu de considération de leur impact environnemental. Aujourd’hui, l’objet confortable et répondant à nos désirs ponctuels nous asphyxie par sa quantité. Nous designers, sommes donc amenés à relire nos textes fondamentaux qui questionnent tant les notions écologiques et conviviales, pour concevoir en considérant le temps « ici et maintenant ».
Dans la notion de projet (projetare), il y a toujours la notion de futur, comme si demain devait être meilleur. Et sous-entendu aujourd’hui peut donc être soit médiocre, soit améliorable, soit dépassé.
Mais nous pouvons concevoir en considérant la notion d’aujourd’hui comme étant non pas dépassée, mais durable.
Concevoir pour aujourd’hui, sous-entend que nous concevons avec ce que nous avons et avec ce que nous maîtrisons, sans espérer qu’un autre ou qu’un ailleurs résolve les conséquences de notre réalisation.
Dans cet axiome de concevoir en maîtrisant ici (les lieux, les ressources, les locaux, les énergies humaines et autres…) et maintenant (en acceptant l’universalisme du maintenant et le temps qui passe), nous concevons en prenant conscience des débats environnementaux et des éthiques liés aux usages matériels et énergétiques.
Ce champ de recherche autour des déchets, incite les designers, à penser à rebrousse-poil les objets, en observant leur anéantissement.
Heureux de vivre entourés d’objets attractifs et utiles, nous sommes dans une industrie hyper productive qui surproduit, créant ainsi des déchets dont la quantité est ingérable.
Lorsque la Chine prend la décision le 21 janvier 2018 de bloquer les importations de nos déchets européens, nous, les pays riches devons repenser notre gestion des déchets et faire le point sur nos productions d’objets-déchets.
Nous prenons également conscience que l’ailleurs n’existe pas, car le cycle naturel des eaux étant à saturation d’artefacts. Le cycle de l’eau nous rappelle que nos productions humaines ne sont pas biologiques et donc non absorbable par le cycle du vivant. L’ailleurs est donc ici, et nous prenons conscience de la confusion entre la recyclabilité, la production artificielle et le cycle du vivant.
Nathalia Moutinho
La Haute école des arts du Rhin articule ses enseignements entre projet personnel et travail collectif, dans des formations de niveau licence et master en design, art, scénographie, communication graphique, illustration, musique et composition...

Ce projet a été soutenu par l’Eurométropole de Strasbourg. Nous remercions toute l’équipe de la Mission Transition Ecologique et de la gestion des déchets et tout particulièrement Delphine Eymard.


Ce projet a vu le jour grâce à un échange avec le groupe Schroll et l’entreprise Altem. Nous remercions particulièrement Vincent Schroll et Cyril Besson et Julien Casner pour leur accueil et écoute.