Bibliographie, références













Monde festival : un monde sans déchets ?

« Le Monde » a organisé dans le cadre du « Monde Festival », le samedi 23 septembre 2017.
Une table ronde sur la réduction des déchets : objectif réaliste ou utopie ? La réponse dans notre vidéo du débat. Avec Béa Johnson, Philippe Chalmin et Alexandre Garcin.https://www.lemonde.fr/festival/video/2017/09/25/monde-festival-un-monde-sans-dechets_5191054_4415198.html


Freshkills. Recycler la terre
Lucie Taïeb
éditeur : La Contre-Allée, 2020

Freshkills. Recycler la terre est une enquête sur la décharge de Staten Island, à New York qui traitait jusqu’à 29 000 tonnes d’ordures par jour.. 
Le site de Freshkills se transforme aujourd’hui en un parc verdoyant, habillant ainsi des déchets enfouis de 1948 à 2001.
Lucie Taïeb nous interroge sur le langage qui influence notre perception du réel.





Nature, culture, ordures
Conférence de Philipe Descola 
en discussion avec Yann Philipe Tastevin

Cycle de grandes conférences “pensées du monde”
du jeudi 18 mai 2017

Freshkills. Recycler la terre est une enquête sur la décharge de Staten Island, à New York qui traitait jusqu’à 29 000 tonnes d’ordures par jour..
Le site de Freshkills se transforme aujourd’hui en un parc verdoyant, habillant ainsi des déchets enfouis de 1948 à 2001.
Lucie Taïeb nous interroge sur le langage qui influence notre perception du réel.

https://www.youtube.com/watch?v=FG-hW53S_G8






Où partent nos déchets ?


Un article passionnant de Félix Paulet et Florian Schotter qui nous raconte le voyage de nos déchets.
Strasbourg, c’est 2 ramassages hebdomadaires, les poubelles jaunes et les poubelles bleues (déchets ménagers), sachant que le verre est déposé dans des conteneurs en apport volontaire.
Tous les déchets sont triés selon les matières : les journaux et revues, les bouteilles plastiques opaques (PEHD), les bouteilles plastiques translucides (PET clair), les bouteilles plastiques colorées (PET foncé), les emballages en aluminium, les emballages en acier, les emballages en cartons et les briques alimentaires.
Selon Cyril Besson, adjoint responsable au département Collectivités de Schroll :
« Les refus de tri représentent 15 à 18% des déchets réceptionnés. Il s’agit principalement de bâches plastiques, de plastiques non recyclables, de nourriture ou de verre. »
Ces matières sont ensuite revendues dans 14 usines de 5 pays d’Europe.

Le recours à des sites de recyclage à l’étranger s’explique par la saturation du marché national de la valorisation.
Dans l’Eurométropole, 31% des déchets collectés sont recyclés en nouvelle matière. Un taux plutôt faible en comparaison à d’autres agglomérations.
Ce faible taux de recyclage s’explique par le coût très bas de la matière neuve par rapport à la matière recyclée.

LIre l’article sur RUE 89 :
https://www.rue89strasbourg.com/dechets-strasbourg-suivi-171810#:~:text=Les%20ordures%20m%C3%A9nag%C3%A8res%20sont%20transport%C3%A9es,de%20l'%C3%A9lectricit%C3%A9%20aux%20Strasbourgeois.




Discard Studies


Discard Studies est un site internet qui étudie les déchets et le gaspillage.
Ce site publie The Dirt, une compilation mensuelle d’articles sur le sujet.

A suivre ici : https://discardstudies.com




Les déchets du big bang à nos jours
de Christian Duquennoi
éditeur : Quæ_ 2017





Chercheur, spécialiste du déchet, Christian Duquennoi nous propose ici une fresque thématique sur les déchets.

Il est passionnant de comprendre ces différentes intelligences matérielles et microbiennes à l’œuvre pour transformer les matières. Il est surtout intéressant de bien comprendre que la symbolique de nos déchets est culturelle.
De tout temps, l’homme a vécu avec ses déchets ; ceux-ci se sont complexifiés et leur quantité nous semble ingérable.




Aujourd’hui nous ne les voyons que comme des problèmes alors que nous en sommes à l’origine pour la plus grande partie. Comment changer notre point de vue sur eux ? Aux yeux de la science, les déchets ne sont qu’une matière et la vie renaît parfois parfaitement bien dans ces conglomérats.
Le point de vue positif de Christian Duquennoi nous incite à utiliser nos déchets comme des matières exploitables et nous présente beaucoup de phénomènes scientifiques autour de ce sujet.
N.M


Anthropocène et effondrement
Sciences du design n°11_ mai 2020
Sous la direction d’Alexandre Monnin et Laurence Allard







Deux articles interessants convergent avec nos débats, celui de Louise Malé-Mole titré
“Le déchet plastique
comme témoin matériel
de l’Anthropocène...” mets le doigt sur cette notion d’hyperobjet qu’est le plastique, en référence à Thimothy Morton. La notion de fossile et de plastiglomérats est ici abordée ; à lire absolument.
L’autre article de Gwenaëlle Bertrand et Maxime Favard “Le design à l’épreuve des déchets manufacturés,
un anti-paysage à hériter” nous questionne sur la notion d’héritage manufacturé laissé par les déchets aux générations futures qui est très interessante.
D’autres articles sont passionnants.



Cradle to Cradle
de William McDonough et Michael Braungart
éditeur : Manifesto Alternatives



Cradle to cradle est un manifeste pour une pratique de la production d’objets qui consiste à penser le produit dès l'origine pour lui donner plusieurs vies. Il s’agit de textes « manifestes » qui mettent la problématique environnementale et écologique au cœur du débat.

Comme si le débat consumériste pouvait être dépassé par un autre regard encore plus concret sur le monde capitaliste, en regardant les matières comme toujours exploitables indéfiniment. Cradle to Cradle propose des solutions concrètes qui peuvent faire de nos déchets d'aujourd'hui nos ressources de demain.
La bible de tout designer.






Il existe plusieurs vidéos de William Mc Donough à voir, en voici une : https://youtu.be/Zf95_0TKMl0

N.M





Zéro Déchets
Socialter_ hors série 2018





En considérant cette injonction de “bien consommer” voire ne plus consommer, nous croisons ici une grande partie des questions posées par les déchets et par notre manière de vivre. Ce numéro nous explique comment nous pouvons être vertueux en essayant de générer le minimum de déchets, dans la lignée du mouvement Zéro Waste.
On découvre au travers d’exemples que la notion de zéro déchets est une volonté politique à l’échelle d’une ville. Nos déchets sont des réalités économiques à l’échelle planétaire et que les exemples de revalorisation se multiplient.
N.M.





Trashed 
de Derf Backderf
éditeur : Çà et là_ 2015







Le métier d’ébouer, raconté par trois gars accrochés à Betty, le camion bène, Bone, Mike et J.B.
Quelle que soit la saison, nous serpentons avec eux la ville et ramassons les ordures ménagères, les unes après les autres comme un rituel sans fin.
J.B. raconte ici une morceau de son autobiographie comme une épopée banale d’un travail invisible.






Le dessin et l’histoire nous apporte cette odeur particulière des poubelles en été et nous suivons les routes qui nous mènent toutes au même entepôt : celui de la décharge que personne ne veut voir.
Une histoire qui nous raconte à quel point la ville peut ressembler à une chambre d’adolescent.
N.M.

Designer Studio thus That


Three designers interesting in materials.
Their work with overlooked materials involves moving between scientific research, industrial practices, and making. We hope that this approach results in a body of design work that is intellectually engaging, aesthetically rich, and ultimately accessible to wider audiences.

https://thusthat.com


From Wasteland to Living Room est un projet mené par 4 étudiant du Royal College of Art. A partir des résidus polluants issus du traitement de la bauxite (minerai à l’origine de l’aluminium), le groupe à conçu des procédés permettant l’utilisation domestique du produit, proche de la céramique.



Bauxite Residue, a.k.a. Red Mud, is a byproduct residue of the alumina industry. More than two parts of red mud are produced for every part of aluminum. This means that over 150 million tonnes are produced each year, and left unused in giant pits. This project questions our notion of ‘waste’, and shows the value of secondary materials in a world of finite resources. Working with factories and research labs, the industrial residue is transformed into ceramic bodies and glazes.

Zéro Waste, zéro déchets
Association



Parce que le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas, il nous semble évident de suivre les actions de cette association implantée à Strasbourg.

Zéro Déchet Strasbourg est une association citoyenne et indépendante qui a commencé par faire connaître les dangers de l’incinération des déchets. Puis a étendu ses objectifs : information et décryptage des enjeux de la gestion des déchets et du gaspillage, avancement des politiques publiques, travail coordonné par les réseaux Zero Waste Europe et EEB (Bureau Européen de l’Environnement), accompagnement des acteurs de terrain : collectivités, porteurs de projets, associations locales.

Les 3 missions de Zéro Déchet Strasbourg sont :
- Sensibilisation et informations des citoyens de l’Eurométropole et de ses alentours
- Mise en place d’actions et projets pour faciliter les modes de vie zéro déchet à Strasbourg
- Encourager les décideurs politiques de la ville à tendre vers des pratiques plus responsables face aux déchets et à leur traitement.

Pour en savoir plus : https://zds.fr


« Recyclage, le grand enfumage »
de Flore Berlingen, éditeur rue de l’échiquier


Flore Berlingen nous explique comment la notion de recyclage est d’abord un mythe et non une solution pour pouvoir consommer à tout va.
Partant du constat simple que nous consommons trop, que les ressources s’épuisent et que nous produisons toujours plus de déchets, dans son livre, Florence Berlingen nous rappelle que le recyclage n’est qu’une action minime de gestion de nos déchets et que cette action n’est pas suffisante pour nous débarrasser comme par magie de ceux-ci.

Donc oui, le recyclage est un mythe si l’on en attend qu’il résolve toutes nos relations à la consommation ; aux artefacts et au vivant.
Comme le mythe se construit-il ? En nous faisant croire que nous pouvons contrôler les ressources grâce au recyclage et que si nous devenons tous acteurs cela ira mieux.
Nous devons changer de paradigme et sortir du jetable. Elle propose surtout de « s ‘attaquer au modèle économique et industriel dans lequel le recyclage s’inscrit et qu’il renforce ».

En conclusion, elle exprime clairement la remise en cause des ressources naturelles comme étant des bien privés que l’on exploite, pour changer radicalement notre rapport aux ressources.

Flore Berlingen est directrice de l’association Zéro Waste France.



Tri sélectif, la France à la traîne _ INA.fr
Daté du 15 nov. 2017

A l'occasion de la Semaine européenne de la réduction des déchets, retour sur la pratique du tri en France. Alors que les déchets deviennent un problème écologique mais aussi économique, où en est la France dans la gestion du recyclage ?
En 2017, seuls 44% des Français triaient leurs déchets de façon systématique !
Un constat décevant.
En France, après le choc pétrolier de 1973, le tri sélectif est vu comme une aubaine économique…


à voir ici : https://www.ina.fr/video/S671418_001/tri-selectif-la-france-a-la-traine-video.html





Prêt à jeter ou l’obsolescence programmée _ Reportage d’Arte
Documentaire réalisé par Cosima Dannoritzer en 2010.






Documentaire sur l'obsolescence programmée, analyse historique d'un mécanisme au cœur de notre société de consommation.
Tout commence par une situation que nous avons tous vécus : une imprimant tombe en panne et nous apprenons qu’il est moins cher de la remplacer au lieu de la réparer.
Partant de cette banale situation face à cet objet nous suivons l’histoire de certains objets qui pourraient être increvables, mais dont on a géré la durée de vie afin de créer de la croissance ; l’ampoule électrique, la Chevrolet de Général Motors qui a remis en cause l’unique modèle de la Ford T conçut pour tous et le bas nylon qui est devenu d’année en année une matière de plus en plus fragile.
Une belle histoire du design vue à rebours de nos concepts esthétiques de designers.
N.M.




A Vayres, en Gironde, la « déchetterie » est devenue obsolète et le recyclage une « obligation »

Article du Monde, par Patricia Jolly publié le 18 mars 2018










Dans cette commune girondine, le vocable « déchetterie » est obsolète. L’exutoire local qui dessert 8 000 à 10 000 usagers, géré par le Syndicat mixte de collecte et de valorisation du Libournais et de la Haute-Gironde (Smicval), a été baptisé « Smicval Market » parce qu’il fonctionne comme un supermarché inversé.

Un temple du recyclage
A la croisée des chemins entre les enseignes de distribution dédiées à l’ameublement, au bricolage, à la décoration ou au jardinage, c’est un lieu dont la fréquentation ne relève plus de la corvée. On peut y donner autant qu’y prendre, gratuitement. Tout juste faut-il solliciter une carte d’accès, instituée pour éviter des dérives commerciales.

A l’approche des petits bâtiments pimpants de ce temple du recyclage et de la récupération sis au beau milieu des vignes, des panneaux interrogent l’usager sur sa démarche : « Objet ou matière ? », « En état ou à recycler ? » « Petit ou gros volume ? ».

Une fois dans les murs, accueilli par les « agents-valoristes », le visiteur suit un fléchage multicolore peint au sol qui le mène à la « maison des objets ». Des enfants baguenaudent, leurs parents flânent, les locaux sont clairs et accueillants.

Lire la suite sur le site du Monde : https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/03/18/a-vayres-en-gironde-la-dechetterie-est-devenue-obsolete-et-le-recyclage-une-obligation_5272846_3244.html



Damian Ortega, un artiste qui déconstruit nos artefacts

Damian Ortega “Cosmic Things” 2003

Artiste contemporain, Damian Ortega est un artiste mexicain de la déconstruction. Son oeuvre « Cosmic Thing » est exposée en 2003 à la Biennale de Venise. Cette sculpture est une Coccinelle Volkswagen déconstruite et suspendue tel un éclaté.
Damian Ortega utilise des matériaux « pauvres », des objets du quotidien, des objets recyclés.
L’œuvre « Controller of the Universe » représente plusieurs dizaines d’outils tranchants (scie, couteaux, hache, pelle…), récupérés par Ortega.


Bottom Ash Observatory / Observatoire des mâchefers


Christien Meindertsma, designer néerlandaise, a exposé à l'automne 2018, au Vitra Design Museum une grande partie de ses travaux.
La singularité de sa pratique repose sur l'aspect documentaire de ses projets, et "Bottom Ash Observatory" n'y échappe pas.
Au cœur du projet : les déchets.
La designer analyse le fonctionnement de la filière, jusqu'à son paroxysme : l'incinération. Cette action, qui témoigne de notre impuissance à faire totalement disparaître nos rebuts, laisse place à un matériau peu connu, la cendre. En analysant cette matière, Christien Meindertsma révèle la présence de composants précieux et valorisables qu'elle met en scène pour mettre en évidence leur potentiel. L'étude illustre la prolifération de nos déchets, questionne leur préciosité et informe sur le bout de chaîne d'une filière méconnue.

Simon Hampikian


L’humanité en péril. Virons de bord, toutes !
Fred Vargas

Ancienne chercheuse du CNRS, docteur en archéozoologie, auteure, Fred Vargas dresse un discours alarmant, en nous sortant de la désinformation. Cet essai, nous éclaircit sur des réalités environnementales et donne quelques pistes pour garder espoir dans ce monde de faux-semblant, dont l’engrenage, rapide, dévastateur, est régi par l’argent.

« ...16 matériaux et hydrocarbures seront épuisés entre 2021 et 2040.
En 2021 et 2022 soit dans 2 à 3 ans, l’argent (utilisé en nucléaire, énergies solaires, photovoltaïques, écran tactiles, purification de l’eau...) et l’antimoine.
De 2023 à 2025, le chrome, l’or, le zinc, l’indium (panneaux voltaïques..., fabrication des écrans plat...), puis le néodyme (aimants des batteries), le strontium.
Entre 2028 et 2039 l’étain, le plomb, le diamant, l’hélium et le cuivre.
En 2040, l’uranium et du cadmium.
En 2050 le pétrole et le lithium.
Entre 2052 et 2062, s’épuiseront le niobium, le béryllium, le mercure, le graphite.
En 2064, le platine et le manganèse.
En 2072 le gaz naturel ... Le fer en 2087.
En 2120 le cobalt, en 2139 l’aluminium.
En 2158 le charbon.
Une fois tout épuisé il faut aller dans le sous-sol, sauf que, comment faire sans énergie ? » 
(Extrait pages 49 à 50.)

Anaïs Daures 4A DESIGN

Edition Flammarion
Hors collection - Essais, paru le 01/05/2019
( existe en version augmentée)


Le vin des chiffonniers


Souvent, à la clarté rouge d'un réverbère
Dont le vent bat la flamme et tourmente le verre,
Au coeur d'un vieux faubourg, labyrinthe fangeux
Où l'humanité grouille en ferments orageux,

On voit un chiffonnier qui vient, hochant la tête
Butant, et se cognant aux murs comme un poète,
Et sans prendre souci des mouchards, ses sujets,
Épanche tout son coeur en glorieux projets.

Il prête des serments, dicte des lois sublimes,
Terrasse les méchants, relève les victimes,
Et sous le firmament comme un dais suspendu
S'enivre des splendeurs de sa propre vertu.

Oui, ces gens harcelés de chagrins de ménage,
Moulus par le travail et tourmentés par l'âge,
Éreintés et pliant sous un tas de débris,
Vomissement confus de l'énorme Paris,

Reviennent, parfumés d'une odeur de futailles,
Suivis de compagnons, blanchis dans les batailles
Dont la moustache pend comme les vieux drapeaux.
Les bannières, les fleurs et les arcs triomphaux

Se dressent devant eux, solennelle magie !
Et dans l'étourdissante et lumineuse orgie
Des clairons, du soleil, des cris et du tambour,
Ils apportent la gloire au peuple ivre d'amour !

C'est ainsi qu'à travers l'Humanité frivole
Le vin roule de l'or, éblouissant Pactole ;
Par le gosier de l'homme il chante ses exploits
Et règne par ses dons ainsi que les vrais rois.

Rien ne meurt sur cette terre : tout se transforme, sans nom d’auteur, 1884, gravure sur bois. BnF.


Pour noyer la rancoeur et bercer l'indolence
De tous ces vieux maudits qui meurent en silence,
Dieu, touché de remords, avait fait le sommeil ;
L'Homme ajouta le Vin, fils sacré du Soleil !

Charles Baudelaire, dans la troisième partie de ses Fleurs du mal, 1857.


Eh bien, recyclez maintenant !

Un article de Grégoire Chamayou, dans Le Monde diplomatique, février 2019 qui décortique cette injonction d’«écoresponsabilité» en nous racontant l’histoire de la consigne.
Le paradoxe de notre rapport à la consommation est ici exprimée clairement : « Entre Homo oeconomicus et Homo politicus apparaît ainsi une troisième figure : Homo ethicus, sujet « responsable » chargé à son échelle de contrebattre, par sa microvertu, des macrovices systémiques. »



A lire : https://www.monde-diplomatique.fr/2019/02/CHAMAYOU/59563




Studio Furthermore

Studio Furthermore est un studio de design londonien, formé par les designers Marina Dragomirova et Ian Howlett.
A la création de leur studio, ils se sont donnés du temps pour expérimenter. Après quelques projets, ils se sont concentrés sur la création de mousse métallique à partir d’aluminium, de céramique ou de porcelaine, inspirés par la mousse de métal utilisé dans le domaine de l’aéronautique. Ils prennent connaissance des techniques de transformation industrielle, afin de les transformer plus simplement a leur manière.
Après de nombreux tests, ils ont développés un procédé qu’ils maintiennent secret.








La mise en forme, la typologie de forme, de leurs matériaux est un prétexte pour montrer ces matières étonnantes, Ce sont des pièces de galerie, en petite série.
L’autoproduction semble être le mot d’ordre. Ils apprennent en discutant avec d’autres personnes ou en regardant des tutos sur Internet (“il y a toujours un mec cinglé pour faire ce à quoi tu penses”) et dénichent les bons plans de matériaux et d’ateliers. Après de nombreux essais, ils se rendent compte des limites de leur structure en déclarant que les matériaux leur apprennent parfois à être ouvert d’esprit, à ne pas se frustrer si le résultat n’est pas celui qu’on imaginait au départ.

Dans l’industrie aérospatiale il est compliqué de faire des pièces techniques avec de l’aluminium recyclé, car il n’est pas pur. Les propriétés de l’aluminium s’en retrouve donc altérée ce qui empêche le bon fonctionnement des objets.

Selon l’expérience du studio en Pologne, la principale difficulté pour les industriels est la loi. Il leur est impossible de travailler convenablement avec du recyclé au vu des normes en vigueurs en Europe.

Simon Hampikian

Objecticide de Lor-K





Lor-K, artiste parisienne, compose ses oeuvres dans la rue en utilisant certains déchets : les encombrants.

Devant les passants, elle investit l’espace urbain. Ayant fait l’expérience des petits boulots mal payés, qui consistaient à vendre à tout prix n’importe quoi à n’importe qui, elle met en abîme cette société de consommation frustrante et déshumanisée.

Série d’objecticide, 2012.

https://www.facebook.com/artetv/videos/lor-k-tracks-arte/222621818862331/




Les frères Campana, de la matière seconde comme source d’inspiration



"Notre inspiration, c'est notre pays, le chaos urbain, la mixité sociale, les favelas", Fernando et Humberto Campana.
Composée de tasseaux de bois récupérés, collés et cloués, la chaise Favela est iconique du travail des deux frères Brésiliens qui créent des formes en détournant des matériaux pour les utiliser comme matière première. C'est un «design d'urgence, spontané» qui représente le «savoir-faire» brésilien, assure Fernando.

Le travail des frères Campana pose le débat d’un “savoir-faire” sur le détournement et sur les recettes potentielles qui existent pour se donner une bonne conscience de designer.
De plus peut on éditer des mobiliers à partir de rebuts ? Qu’est ce que cela génère de créer des objets à partir de rebuts que l’on capte, que l’on nettoie,  que l’on industrialise ?

Chaise Edra des frères Campana de 1993.



Exemple de réemploi de matière

FabBRICK recycle les déchets textiles en briques






Alors étudiante en architecture,  Clarisse Merlet, fondatrice de FabBRICK,  constate que le domaine de la construction est très polluant et très énergivore, elle décide donc de trouver une alternative qui permet de construire autrement et notamment avec l'utilisation de déchets tels que les bouteilles en plastique, les cartons ou encore les gobelets.

Par la suite, Clarisse se rend compte que le textile, secteur très polluant également, est très peu recyclé alors qu'il possède des propriétés intéressantes pour la construction sachant que le coton est considéré comme un très bon isolant. Elle a alors l'idée de revaloriser les vêtements mis au rebut en en faisant une matière première innovante. En s'appuyant sur les caractéristiques des textiles récupérés, elle conçoit un matériau de construction écologique, design, à la fois isolant thermique et acoustique.

Vidéo à voir ici : https://www.brut.media/fr/economy/cette-architecte-transforme-les-vetements-en-materiaux-innovants-97fa8d49-ae4e-4f15-9a28-33fbeffbf04a





Can city, récupération d’aluminium à Sao Paulo

Le studio Swine est un collectif de design créé en 2011 par l’artiste britannique Alexander Groves et l’architecte japonaise Azusa Murakami . En 2013, le studio s’est impliqué dans une collecte de canette à Sao Paulo, à la manière des Catadores locaux. Grâce à une fonderie mobile, ils ont pu fabriquer in-situ une série d’objets modestes.

https://studioswine.com/work/can-city/


Le 21 septembre, 3 000 tonnes de bois, plastiques et cartons ont brûlé dans l’enceinte de l’entreprise Schroll, à Colmar.

Les pompiers ont mis 48 heures à éteindre l’incendie. La plateforme « Notre Maison brûle » et un spécialiste des risques industriels s’inquiètent des conséquences sanitaires et environnementales de l’incendie. Côté industriel et autorités, on assure que tout va bien. Une enquête réalisée en partenariat avec Bastamag.

à lire ici : https://www.rue89strasbourg.com/colmar-tonnes-dechets-brulent-et-personne-ne-sinquiete-195999


Déchets triés, société triée


Voici un reportage de 1973 qui présente un des premiers centre de tri aux Etats Unis.



Lien entre richesse et pollution _ 1973
Interview du sociologue Alain Touraine

Ce reportage aux Etats-Unis sur le recyclage des déchets montre l'exemple d'une usine de College Park, près de Washington, fonctionnant avec des centrifugeuses. Tout comme à Los Angeles, où des centres de tris ont été récemment installés. Alain Touraine réagit à ces initiatives en expliquant que le recyclage n'est pas la solution à l'augmentation exponentielle de la production de déchets. Il rappelle également que cette pollution relève surtout des classes sociales les plus riches.

On parle dans ce reportage de « chiffonnier industriel », comme si ce métier de ramassage à échelle humaine peut rester le même en devenant industriel.
Il est interessant de voir que sur ce site les déchets sont évidemment triés mais surtout tout de suite concassés et déchiquetés pour redevenir au mieux de la matière seconde.


« Il ne s’agit pas simplement d’être bien gentil, d’être un bon citoyen. On vous bourre votre boîte à lettre de papiers que vous n’avez pas demandé et qui sont finalement des stimulus non souhaités ; prospectus publicitaires que vous êtes  obligés d’aller transporter  à 20 km de votre domicile pour rendre service. Là je trouve qu’on aboutit à une certaine absurdité. »

Autrement dit pour vous, au niveau des objets au moins, la notion de gaspillage l’emporte sur la notion de déchets

« La notion de gaspillage c’est une notion tout à fait essentielle, parce que, toute catégorie dirigeante dans l’histoire se caractérise à la fois par son austérité par sa capacité d’investir et au niveau de la consommation par son gaspillage. Et ce qui caractérise notre société c’est que nous européen, nous gens des pays riches, une grande proportion d’entre nous sommes devenus des dominants à l’échelle mondiale, et donc nous gaspillons et non seulement nous gaspillons mais nous salissons les autres. J’ai été frappé, sortant de la Californie américaine et entrant dans la Californie Mexicaine, la basse Californie, de voir pendant plus de cent kilomètres au-delà de Tijuana au-delà de Ensenada, de voir une côte très belle qui était entièrement abîmée par les détritus par les ordures de la riche Californie américaine. Ce n’était que boites de conserves, décharge non publique, mais décharge de fait et cela au bord de la mer sur plus de cent kilomètres.

Et je pense que cette situation là, vous indique qu’il y a aussi un certain rapport social à lire dans les déchets.
Je veux dire que le gaspillage c’est la capacité qu’à un centre dirigeant d’accumuler des ressources et de les transformer en détritus. Il est évident que les centres urbains les plus riches évacuent leurs ordures, évacuent tous les détritus de la ville urbaine vers les catégories socialement les plus basses.
Vous voyez des HLM se construire auprès de tas d’ordures. On pourrait presque dire que le rapport de la production et du détritus n’est qu’un signe physique du rapport social.
À partir d’une matière on fait un produit brillant, beau, utile, symbole de richesse et de l’autre côté on rejette des ordures. Et bien cette différenciation de l’objet brillant et l’ordure ce n’est que la forme par laquelle la société utilise des ressources des forces de production et les transforme : d’un côté en richesse et domination sociale et de l’autre côté en catégorie subordonnée ou exploitée. »  

            Alain Touraine
À retrouver sur le site de l’INA :
https://www.ina.fr/video/I20265067/alain-touraine-lien-entre-richesse-et-pollution-video.html